Les liens d’âmes

Les liens d’âmes

Flammes jumelles et âmes soeurs, que sont exactement les liens d’âmes que nous entretenons avec les autres, comment les vivre sereinement et comment participent-ils à la réalisation de notre mission de vie ?


Je suis régulièrement interrogée sur les liens d’âmes et les enjeux qu’ils créent au sein des relations que nous entretenons avec les autres. Je constate qu’ils sont parfois brandis comme des justifications à une forme d’entêtement relationnel, alors même que tout comme notre âme s’est incarnée pour évoluer, ces liens ne sont en rien des boulets qui nous auraient été imposés à la naissance et desquels nous ne pouvons (ou ne devons) nous séparer, mais plutôt des révélateurs, des déclencheurs de changement intérieur.

J’ai souhaité transmettre ma propre vérité sur ces liens, qui ne ressemble peut-être en rien à ce qui est partagé par ailleurs, mais qui est le reflet de mes expériences personnelles et professionnelles au travers des personnes que j’accompagne, et de ce qui m’est transmis au cours de mes routines spirituelles. Je parlerai ici des deux liens sur lesquels je suis le plus souvent interrogée : celui des flammes jumelles et celui des âmes soeurs.

Comprendre l’origine des liens d’âmes

On ne peut se contenter d’attacher les liens d’âmes à la notion de famille d’âmes. Une famille d’âmes est un groupement organisé de différentes âmes qui répondent à la même mission.

Or, il n’est pas obligatoire qu’une âme fasse partie de notre famille d’âme pour que nous choisissions de la rencontrer dans la matière. Tout est question de ce que les âmes peuvent mettre en commun, s’apporter ou révéler l’une chez l’autre.

Vous pouvez imaginer qu’avant chaque incarnation nous définissions les grands aspects sur lesquels nous devrons travailler tout au long de notre vie terrestre, et que nous soyons ainsi mis en relation avec les âmes les plus susceptibles de nous aider à accomplir notre mission. Nous pouvons avoir déjà rencontré ces âmes mais elles peuvent aussi se proposer de nous accompagner par simple compatibilité vibratoire des missions d’âme respectives.

Les âmes vont donc choisir de se rencontrer à un certain moment, dans certaines circonstances et pour répondre à un but défini. Elles vont également définir le type de rapports qu’elles entretiendront dans la matière.

Dans les liens d’âmes qui nous intéressent plus particulièrement ici, c’est-à-dire celui d’âmes soeurs et celui de flammes jumelles, la relation est néanmoins installée bien avant l’incarnation.

La flamme jumelle est notre moitié d’âme. Vous pouvez imaginer que lorsqu’une âme naît, elle est scindée en deux polarités : une polarité féminine et une polarité masculine. Chacune porte le même adn, la même vibration, mais elles devront réaliser leur expérience dans la matière séparément, jusqu’à ce que leur soit donnée l’opportunité de se retrouver.

L’âme soeur est quant à elle issue de notre famille d’âmes. Si nous sommes particulièrement proches d’elle (ce qui n’est pas une obligation), nous allons souvent la retrouver au cours de nos différentes incarnations, à différents rôles. C’est comme si nous choisissions d’emmener un peu de notre famille céleste au niveau terrestre.

Mais il est fondamental de comprendre que l’amour n’est absolument pas envisagé par l’âme comme il l’est par l’aspect humain de ce que nous sommes.

Du point de vue de notre humanité, nous avons tendance à privilégier les liens d’attachement. Nous recherchons à garder les gens près de nous ; nous voulons des relations calmes et durables dans le temps ; nous aimerions éviter toute douleur ou confrontation. Nous recherchons des personnes qui nous rassurent, même si pour cela elles doivent nous mentir sur ce qu’elles voient vraiment en nous.

Du point de vue de l’âme la réflexion est toujours menée sous l’angle de l’apprentissage : s’il vous faut une relation destructrice pour que vous assimiliez rapidement une leçon, alors c’est cette voie que choisira l’âme, même s’il ne s’agit évidemment pas de ce qui est le plus confortable du point de vue de la personnalité. Comme j’aime le dire, l’âme n’a pas d’états d’âme.

Des buts de réalisation différents

La relation de flammes jumelles est à mon sens la plus romancée lorsque nous parlons de liens d’âme. Source de projections multiples, chacun se plaît à s’imaginer vivre cet amour douloureux et bon à la fois, absolu, inexplicable devant mener à une probable illumination. Mais personne ne veut voir le reste de l’histoire et ce qui est vraiment en jeu : le dépassement de l’égo pour permettre aux deux âmes, en ce plan terrestre, de se rencontrer au niveau de l’inconditionnel.

J’ai beaucoup de mal à envisager que les choses soient figées et ne puissent se manifester que d’une seule façon. Alors quand je lis les grandes « étapes » prétendument obligatoires pour qu’une relation de flamme jumelle soit avérée, validée, cela me fait sourire. C’est lorsqu’il m’a été donné l’opportunité d’expérimenter moi-même ce lien que j’ai compris que je m’étais égarée à oublier l’impermanence de la vie, et le fait que chaque chose est unique. Croire qu’il y a une vérité absolue, c’est déjà s’en éloigner.

J’ai rencontré beaucoup de personnes complètement figées dans des relations destructrices, acceptant à peu près tout et n’importe quoi parce qu’elles avaient décidé avoir rencontré leur flamme jumelle. C’est encore une fois entretenire une tendance sacrificielle.

Si je devais définir la différence entre ces deux liens d’âme, je dirais que le lien d’âmes soeurs est voué à nous faire travailler sur nous, évoluer, à nous confronter à ce que nous ne voulons pas voir.

Le lien de flammes jumelles est davantage voué à nous libérer de ce qui nous empêche d’être réellement dans le coeur, dans l’inconditionnel, afin qu’il nous soit possible de partager notre lumière avec le monde.

L’âme soeur, compagne d’évolution

La notion d’âme soeur est souvent attachée au niveau sentimental : on s’imagine rencontrer une personne avec laquelle tout serait simple, évident. Un autre capable de nous comprendre et de combler tous nos besoins, que l’on reconnaîtrait immédiatement.

Cela peut faire fantasmer mais c’est bien souvent très loin de la réalité.

L’âme soeur peut certes être un partenaire amoureux, mais elle peut aussi être un membre de votre famille ou une relation professionnelle, ou même une personne que vous allez côtoyer pendant une très courte durée.

Dans la relation d’âmes soeurs, la rencontre a pour but de vous mener à une transformation intérieure, à un autre palier de compréhension de vos blessures, de qui vous êtes, et de ce qui doit être guéri en vous.

C’est la raison pour laquelle beaucoup de relations d’âmes soeurs sont en réalité très difficiles à vivre, car il est fréquent que la seule manière pour vous de comprendre une leçon, soit de souffrir profondément.

L’âme soeur est la personne qui va être capable, par son attitude, de piquer en vous ce qui n’est pas harmonisé. Il y a quelqu’un autour de vous qui vous dérange, qui vous bouscule, qui vous met en face de choses que vous préfèreriez garder masquées ? C’est certainement une âme soeur.

Une personne qui vient vous bousculer exactement là où ça vous fait mal ; qui vous pousse dans vos retranchements ; qui excite vos plus grandes blessures ou votre naïveté ? C’est sûrement une âme soeur.

En bref, et même si cela peut être compliqué à entendre si l’on reste dans un raisonnement « terrestre », il faut beaucoup d’amour à une âme pour accepter de venir vous blesser dans la matière. Mais si elle le fait, c’est parce qu’elle a conscience que les blessures qu’elle va vous infliger seront une opportunité pour vous de vous aligner de manière encore plus authentique à qui vous êtes vraiment.

Mais le lien peut aussi être doux.

Certaines de nos âmes soeurs choisissent aussi de s’incarner en même temps que nous, simplement pour être là.

On constate beaucoup de ces liens au niveau amical ou familial, ces personnes que l’on croise et qui, par leur simple bienveillance nous font du bien. Elles savent nous écouter sans nous juger, elles nous apaisent, elles nous font simplement du bien et apparaissent comme des rocs sur lesquels nous savons pouvoir nous appuyer.

Dans tous les cas, il est fondamental de comprendre que ce n’est pas parce que nous avons un lien d’âme avec une personne, que cela signifie qu’elle est amenée à rester dans notre vie. L’important n’est pas le temps qu’elle passe à nos côtés, mais ce qu’elle va nous permettre de comprendre et de travailler. Pour éviter toute souffrance inutile, cessons de nous entêter dans des liens destructeurs.

J’ai reçu en consultation beaucoup de personnes qui refusaient de mettre un terme à une relation sentimentale douloureuse parce qu’elles l’entretenaient avec une âme soeur. Elles étaient tellement aveuglées par leur espoir d’une relation de type « conte de fées », qu’elles refusaient de lâcher ce lien.

Pourtant, il est très souvent prévu qu’une fois que l’âme soeur a réalisé sa mission près de vous (qui peut être de vous blesser…), elle s’en aille. La mission est accomplie et au niveau terrestre, il n’est donc pas nécessaire d’entretenir davantage le lien.

Plus vous allez insister, et plus vous allez souffrir, en plus de perdre de votre temps.

Bien vivre son lien d’âmes soeurs

Plus on accepte le non-attachement, et mieux un lien d’âmes soeurs peut se vivre.

Dans un premier temps, je pense que définir un lien n’est pas forcément utile. Beaucoup de personnes sont obsédées par le fait de savoir si telle personne est bien leur âme soeur. Mais qu’est-ce que cela change ? Si l’on accepte que ce lien puisse être impermanent, douloureux, frustrant comme absolument tous les liens que nous entretenons avec notre entourage, le définir du point de vue de l’âme n’apportera strictement rien, sinon nous donner une raison d’accepter tout et n’importe quoi, au nom de notre âme.

Donc apprenons à vivre les relations avec les autres de manière simple, sans nos attentes quant à ce que nous souhaiterions que l’autre nous apporte ou représente pour nous. Et sachons nous retirer lorsqu’un lien nous éteint, en nous demandant simplement quel potentiel d’évolution il vient susciter en nous.

La flamme jumelle, sortir de la dualité

J’ai compris avoir rencontré ma flamme jumelle lorsque j’ai été confrontée à un amour que je n’avais jamais vécu par le passé.

Comme beaucoup de monde certainement, j’ai effectué beaucoup de recherches pour essayer de comprendre ce qui était en train de se jouer mais en réalité, j’ai trouvé la plupart des réponses en moi.

La gémellité était évidente, ne serait-ce que dans nos parcours de vie. Malgré les années qui nous séparent, nous avons des histoires respectives d’une similarité troublante. Nous avons dû déployer les mêmes ressources intérieures pour nous construire la vie que nous souhaitions. Nous avons fréquenté les mêmes endroits. Nous finissons les phrases l’un de l’autre et nous nous « sentons », même à distance. Nous avons aussi un lien télépathique dont nous rions beaucoup d’ailleurs.

J’ai aussi eu la chance d’avoir accès à notre histoire d’âme et de comprendre qui était cet être si spécial dont je ressentais l’énergie près de moi en permanence.

Je ne détaillerai pas dans cet article les « symptômes » décrits un peu partout en ce qui concerne la rencontre avec sa flamme jumelle, tout simplement parce que pour moi cela n’a pas vraiment de sens.

On dit que l’on ne peut rencontrer sa flamme jumelle qu’une seule fois dans la matière, pourtant je rencontre la mienne pour la seconde fois. La première fut fondamentale dans mon parcours d’âme pour mon service à la Source.

On dit que la séparation est obligatoire, mais nous sommes parvenus à l’éviter par le travail intense que nous avons fait l’un sur l’autre pour nous libérer de nos illusions mutuelles et nous offrir l’un à l’autre sans condition.

On dit aussi que l’un est toujours plus engagé que l’autre, ce n’est pas non plus ce que ma flamme et moi avons vécu, ou vivons. Tout est bien trop fort, pour être expérimenté dans la demi-mesure.

En fait, c’est la notion de condition, de dualité, qui est à régler dans une relation de flammes jumelles : nous nous réunissons pour arriver à nous dépouiller de ce qui nous empêche de manifester l’inconditionnalité d’amour, afin de l’incarner dans la relation mais aussi plus largement, autour de soi.

Si je devais décrire notre lien, je dirais que nous faisons l’un de l’autre de meilleures personnes. Nous nous sommes mutuellement confrontés à nos pires fragilités émotionnelles, à nos contradictions, en parfait jeu de miroir, mais sans jamais essayer de nous détruire.

Nous avons dû abandonner toute notion de protection de soi induite par l’ego ; de méfiance ; de peur, pour parvenir à nous présenter totalement nus et authentiques.

C’est comme une profonde initiation intérieure qui nous permet de nous libérer des résistances que nous avons tendance à manifester dans notre vie quotidienne, pour réellement nous laisser porter et incarner pleinement les qualités de notre âme : la bienveillance, la patience, l’acceptation, le non-jugement, le pardon…

C’est un choix d’amour sans cesse renouvelé, et qui se répand sur tout ce qui nous entoure, dans nos actions, nos manifestations.

Le lien de flamme jumelle n’est pas facile à stabiliser. Il faut être réellement prêt à regarder l’autre avec les yeux de l’âme, et à se voir soi-même dans ses propres schémas induits par l’ego.

Par ego j’entends nos blessures, nos craintes, nos projections, nos contradictions, nos jugements, nos croyances toutes faites. La nécessité est d’être un être profondément cohérent, aligné à la vibration d’amour originelle qu’il porte.

Pour nous, les choses se sont finalement passées dans une grande douceur, et nous incarnons un peu plus cet amour en nous apprêtant à accueillir notre enfant. Mais pour autant, et même si cela aurait été extrêmement douloureux, je n’aurais pas maintenu ce lien s’il avait été destructeur, ou stagnant.

Le lien de flammes jumelles est supposé mener à une émancipation. Face à nos attachements, nos contradictions, nos attentes insensées… pour nous faire vivre et incarner l’amour de l’âme. S’il mène à une attente éternelle ou à des blessures permanentes, ou bien le lien est mal identifié, ou bien on ne comprend pas que l’on doit se réapproprier sa propre liberté car il ne peut de toute façon pas se vivre sur une vibration aussi basse que celle de la dépendance à l’autre, et de la stagnation.

Nous avons tous et toutes une flamme jumelle, ce n’est pas réservé à une élite contrairement à ce que j’ai pu parfois lire. Simplement, elle n’est pas forcément incarnée au même moment que soi, ce qui ne signifie pas que la connexion se perde. En allant au coeur de l’amour que nous portons, il est possible de se connecter à l’énergie de son jumeau, et l’amener au sein de notre dimension.

Reconnaître les liens d’âme

J’ai essayé d’apporter mon éclairage sur les liens d’âmes qui peuvent se manifester sur notre route, mais je pense que seule l’expérience nous permet de les identifier clairement.

Un lien d’âme n’est pas un but à atteindre, et dans tous les cas il va remuer en nous quelque chose de puissant, toujours pour notre plus grand bien.

Ils sont à vivre avec le coeur, l’âme. Ils sont à accepter pour leur impermanence, les incertitudes qu’ils apportent souvent. L’important est de simplement prendre ce qui vient à soi à un certain moment de son existence, et d’essayer de l’exploiter pour devenir une meilleure version de soi-même, sans se demander ce qu’il en sera demain, mais en acceptant de vivre dans le non-temps.