La nuit noire de l’âme est une crise existentielle destinée à vous amener à accoucher de vous-même
Mourir à l’ancien pour naître à soi
Notre existence est ponctuée de différents passages de vie au sein desquels nous sommes amenés à mourir à une identité pour renaître à une autre, plus proche de ce que nous sommes profondément, plus proche de notre être véritable. Souvent ces passages sont extrêmement douloureux, c’est ce que l’on appelle la nuit noire de l’âme.
Une crise existentielle
Tout commence souvent par un manque d’entrain, un manque d’envie, un manque de vie. On ne se reconnaît plus dans le quotidien que l’on mène, on ne parvient que très rarement à ressentir la joie, le contentement, la satisfaction ou le bien-être. Petit-à-petit les choses deviennent plus pénibles, les tâches quotidiennes nous ennuient, parfois notre entourage aussi. Quoi que l’on possède, quelle que soit notre situation personnelle, on est mal, simplement mal.
L’entourage ne nous comprend pas toujours car après tout, on n’a pas à se plaindre. Après tout on a tout pour être heureux. Pourtant demeure cette sensation de vide, de mal-être difficile à combler qui prend de plus-en-plus de place avec le temps qui passe. On pense que l’on se perd mais on est au final si proche de se trouver.
La nuit noire de l’âme s’abat comme une massue. Elle peut tout dévaster et peu importe la force intérieure que l’on possède, peu importe la détermination que l’on mettra à tenter de la maîtriser, elle force à une profonde remise en question sous peine de s’éterniser et de prendre absolument toute la place.
Elle survient souvent lors de pics d’évolution, soit parce que vous entamez un chemin spirituel, soit justement parce que vous refusez de remettre en question la manière dont vous vivez votre quotidien et que vous êtes appelé à vous révéler d’une autre manière, à vous affronter.
Les symptômes les plus souvent rapportés sont une profonde introspection et de l’anxiété face à l’avenir sans parvenir à trouver des solutions. Les gens se sentent seuls et ne trouvent plus de sens à leur vie, se demandant ce qu’ils font ici. Tout paraît être un énorme non-sens.
Toujours une question d’ego
Notre âme a besoin de l’ego car c’est lui qui induit l’illusion de séparation avec le tout. C’est grâce à cette illusion que nous pouvons nous individualiser, découvrir qui nous sommes et expérimenter toutes les émotions possibles. L’ego est en fait notre détonateur émotionnel.
Lorsque vous êtes blessé, énervé, vexé ou triste, c’est uniquement parce que la situation que vous vivez est venue titiller quelque chose de dérangeant en vous. L’ego, qui est dans la conquête du pouvoir, dans la lutte et la confrontation, va donc prendre le pas sur la raison, sur la sagesse, et vous conduire à divers déboires émotionnels. L’ego essaie en fait de vous protéger des autres en montant la garde sur votre territoire, mais s’il n’est pas maîtrisé il prend le pas sur vous et vous mène à la souffrance ou à la destruction.
Lorsqu’une nuit noire de l’âme est traversée il vous est demandé d’affronter votre ego, d’en reprendre le contrôle pour transcender vos peurs et tout ce qui vous empêche d’évoluer.
Vous restez dans votre relation par peur d’être seul ? La nuit noire de l’âme va vous confronter à cette tendance qu’a votre ego à vous pousser à rester dans une situation de confort par crainte d’affronter pire, de vous affronter.
Votre emploi vous ennuie mais vous ne cherchez pas pour autant à vous en libérer ? La nuit noire de l’âme va là aussi vous pousser à affronter cette part d’ego qui a en fait peur de se regarder en face et de prendre des risques. Et c’est ainsi pour tous les domaines de votre vie.
La nuit noire de l’âme est en fait le moyen qu’a votre âme, lorsque vous ne parvenez pas à écouter ses messages, de vous faire prendre conscience de sa propre souffrance face à votre non-évolution. C’est son signal d’alarme.
Découvrez et apprenez à communiquer avec votre âme
Souvent nous n’apprenons que dans la douleur et il n’y a en fait que dans cet état que nous acceptons enfin de nous poser les vraies questions.
En fait, dans la nuit noire de l’âme tout ce qui ne sert pas à votre évolution, pour votre plus grand bien, va vous sembler de plus-en-plus fade voire insupportable. C’est comme si vous étiez appelé à vous libérer de ce que j’appellerais l’ego négatif, qui vous laisse enlisé dans certaines situations, pour embrasser votre être profond.
La nuit noire de l’âme pour accoucher de vous-même
Lorsque j’ai demandé pour la première fois à mon âme à quoi servait de traverser une nuit noire, elle m’a montré l’image d’une femme à genoux et portant un manteau sombre. Cette femme s’est ensuite relevée tout en retirant son manteau. Une fois debout elle était totalement nue et avançait libre, allégée, la tête haute et avec une douce assurance.
Et à mon sens cette image est absolument parfaite. La nuit noire de l’âme vous permet de vous délester de ce qui nuit à votre épanouissement, ce qui étouffe vos réels potentiels et étouffe vos réelles aspirations, ce qui vous garde enfermé en vous, comme emprisonné dans un manteau constitué d’illusions. La nuit noire de l’âme vous amène en fait à retrouver qui vous êtes et je dis bien retrouver, dans le sens d’une pureté d’être non entachée par l’ego.
Lorsque l’on s’est trouvé il n’y a plus de peurs d’être seul ou abandonné. Il n’est plus nécessaire de faire semblant ou de se bloquer dans des moules pour faire plaisir aux autres. Il n’y a plus de nécessité de cacher qui l’on est dans son authenticité avec ses défauts et ses qualités. Il n’y a en fait plus besoin de se voiler la face, de se contenir soi-même dans une prison intérieure.
A mon sens tout notre mal-être provient de différents facteurs :
- nous oublions de vivre l’instant présent, coincés dans les projections et l’attente ;
- nous ne nous mettons pas au premier plan de notre vie, alors même que l’incarnation est un chemin purement solitaire. Vous êtes ici uniquement pour l’évolution de votre âme et non pour convenir à des standards ou à des personnes.
- nous recherchons chez les autres ce qu’il est nécessaire de trouver en nous, par peur certainement d’affronter des douleurs que nous pensons insurmontables.
Et c’est là que l’on tombe lentement dans la nuit noire de l’âme, parce que l’on a peur.
Peur de changer les choses, de dire non, de rompre des schémas qui ne nous ressemblent pas et ne nous comblent pas, peur de nous affirmer dans ce que nous sommes.
Comment s’en sortir plus vite ?
Le premier pas est de prendre conscience de notre propre responsabilité sur notre vie, c’est-à-dire que votre réalité actuelle n’est que le reflet de choix que vous avez fait et qui vous ont mené à la situation que vous vivez aujourd’hui. Prendre conscience n’est pas se culpabiliser, c’est simplement acter qu’il est temps de faire les choses différemment.
Ensuite je vous conseille de ne pas résister, c’est-à-dire que votre nuit noire doit être vécue. Donc quelles que soient les émotions ou les pensées qui vous traversent, accueillez-les avec respect et reconnaissance. Pas en vous apitoyant, mais en essayant de trouver ce que tout ça est venu vous dire, quel est le message derrière cette tristesse.
Il sera ensuite temps de passer à la phase d’abandon de l’ancien, c’est-à-dire d’accepter de lâcher ce qui ne vous épanouit pas. Que ce soit une relation, un emploi, un bien ou une manière de vivre, vous ne pourrez changer votre état intérieur qu’en vous remettant profondément en question et en vous demandant clairement ce que vous voulez. Et donc de laisser derrière vous ce que vous ne voulez plus, même si votre ego tentera forcément de résister et que cela risquera dans un premier temps de vous créer davantage d’angoisses.
Et lorsque vous aurez traversé ces étapes, laissez-vous le temps et prenez soin de vous.
On pense parfois à tort que lorsque nous initions un changement que nous savons positif pour soi, la joie se fera immédiate. Cela est faux car même si l’on était malheureux, on connaissait ce que l’on quitte. On avait des habitudes, des repères, une forme de « confort » même si cela n’en est pas un. Mais quand on quitte ce terrain connu on devient vulnérable.
On doit apprendre à reprendre racines, à se créer de nouveaux repères, en bref à faire face à l’inconnu. Et c’est justement cet inconnu qui s’avère extrêmement difficile à vivre et qui suscite tant de peurs. D’où la nécessité de vous laisser le temps nécessaire pour vous habituer à votre nouvelle vie.
Si pendant quelques semaines vous avez le besoin de vous replier sur vous-même, si vous ne parvenez pas immédiatement à vous réjouir des changements choisis, ce n’est pas grave. Bientôt vous serez à l’aise dans cette nouvelle réalité, tout simplement parce qu’elle collera réellement à ce que vous êtes.