Par peur de l’échec et de la déception, nombreux sont les réflexes de sabotage que nous adoptons et qui nous empêchent de réaliser nos objectifs et, plus globalement, de créer la vie à laquelle nous aspirons vraiment.
Sortir de la dualité
J’ai toujours eu le sentiment que l’un de nos plus grands défis était le dépassement de la dualité. Cela signifie à mon sens faire en sorte que ce que nous émanons soit parfaitement conforme à ce que nous sommes, pensons, et à nos actions.
Cette dualité, je l’ai souvent rencontrée en consultations : des personnes qui se plaignent de leur vie, mais qui dans le même temps mettent toujours plus d’énergie à persister dans le déni d’elles-mêmes par la manière dont elles gèrent leur quotidien. S’entêter dans une voie professionnelle non épanouissante ; dans une relation sentimentale approximative ; continuer à s’investir dans des amitiés insatisfaisantes…
Une personne me disait « je pense que je dois aimer me faire du mal ». Non. Ce n’est pas une tendance masochiste, mais une attitude d’auto sabotage.
Un échec par anticipation
L’habitude d’auto sabotage consiste à entretenir des mécanismes dont nous avons conscience qu’ils nous empêchent d’avancer, mais dont on se sent incapable de se libérer par manque de confiance en soi.
Parce que l’on porte de profondes croyances de non mérite, de non légitimité, de non amabilité et autres restrictions, on fait en sorte de saper par avance toutes nos chances de réussite.
Cela s’opère soit par une attitude active, en faisant délibérément des choses que l’on sait contraires au but que l’on souhaite atteindre (comme vouloir maigrir mais manger chaque jour des plats très sucrés/caloriques) ; mais aussi par une attitude passive, en s’abstenant de faire ce qui est nécessaire (la procrastination en est un très bon exemple, tout comme la tendance à éviter d’avoir à faire des choix pourtant importants).
Dans les deux cas, l’atteinte de l’objectif souhaité paraît tellement improbable que la personne s’arrange pour ne surtout pas contredire sa piètre estime d’elle-même. Elle se met par anticipation en situation d’échec afin de s’épargner une trop grande déception.
La source des auto sabotages
Toutes les personnes que j’ai accompagnées sur des problématiques d’auto sabotage en étaient arrivées là à cause de mots entendus pendant leur enfance.
Des parents d’un milieu modeste qui avaient tendance à voir les « riches » comme des escrocs et la cause de la misère mondiale, qui ancraient sans même sans rendre compte dans la tête de leur enfant qu’avoir de l’argent, c’est mal. Une fois ces enfants devenus adultes, ils développaient des réflexes d’auto sabotage qui les empêchaient de se réaliser pleinement professionnellement ou de prendre conscience de leur propre valeur.
Des parents qui ont tendance à définir leur enfant d’une certaine manière qui leur collera à la peau toute leur vie. Je me rappelle d’une personne qui se présentait à moi comme « grand timide ». Lorsque je lui ai demandé en quoi elle se définissait comme telle, elle a réalisé que c’était parce qu’on lui avait toujours répété ça, et qu’elle avait intégré cette timidité comme faisant partie d’elle-même, sans même savoir pourquoi. Ainsi, elle n’osait jamais rien demander, ni aller vers les autres, et encore moins exprimer ses émotions.
Des adultes qui, à force d’avoir entendu qu’ils avaient un « mauvais caractère » dans leur enfance, avaient des attitudes qui gâchaient complètement leurs relations, des habitudes de lutte au quotidien.
Se sortir de l’auto sabotage
Je vous invite à vous poser la question suivante : qu’est-ce que je m’interdis de faire/devenir/atteindre par mes comportements conscients ou inconscients ?
Réfléchissez à ce que vous voulez vraiment, et dans quelle mesure vous réalisez que vos agissements vous en éloignent.
Est-ce que vous rêvez de créer une vie de famille harmonieuse mais persistez à vous attacher à des partenaires qui fuient l’engagement ?
Est-ce que vous vous voyez en chef d’entreprise mais remettez à plus tard vos projets ?
Est-ce que vous avez envie de prospérer financièrement mais dépensez votre argent n’importe comment ?
Il est vraiment fondamental que vous puissiez être au clair avec vos objectifs, et l’état actuel des actions entreprises (ou non) pour les atteindre.
Une fois cette prise de conscience effectuée il sera temps de dessiner un réel plan d’action : qu’est-ce que vous DEVEZ faire ? Sous quel délai est-ce que vous vous engagez à le faire ? A qui vous pouvez faire appel pour vous aider ?
Posez des échéances, affrontez-vous.
Et rappelez-vous que vous parviendrez à réellement changer lorsque vous aurez pris conscience que la situation dans laquelle vous êtes aujourd’hui est bien plus inconfortable que le fait de ne pas la changer.
Listez les opportunités manquées, le temps perdu, l’argent non encaissé etc que créent vos auto sabotages.
C’est lorsque vous aurez intégré que ces auto sabotages privent votre être tout entier d’incarner son plein potentiel, que vous pourrez prononcer le « ça suffit ! » qui sera le point de départ du premier jour du reste de votre vie.