Les évolutions de mission de vie

Les évolutions de mission de vie

La mission de vie, ligne directrice de notre existence, est surtout une donnée en perpétuel mouvement qui s’affine en fonction de notre croissance personnelle et des besoins qui s’y révèlent à chaque nouvelle tranche de vie.


Loin d’être figée, la mission de vie peut évoluer tout au long de notre existence, se réajuster pour s’adapter à notre propre évolution et aux apprentissages que nous réalisons. Tout étant en perpétuel mouvement, et chacun de nos choix ayant la capacité d’ouvrir ou de fermer certains champs des possibles, nous sommes appelés à affiner à chaque tranche de vie notre propre positionnement face à notre réalité, mais aussi plus largement face à notre place au sein de la société.

Lorsque nous sommes confrontés à une épreuve, à un choix important ou encore au passage d’une tranche de vie à une autre (puberté, parentalité, orientation professionnelle…) nous passons d’un état à un autre.

Autrement dit, nous abandonnons un aspect de notre personnalité pour en revêtir un autre, nous teinter d’une nouvelle couleur qui viendra affirmer un peu plus notre personnalité, la définition de ce que nous sommes.

Dans le même temps, et en parallèle de nos apprentissages et de ce que nous acceptons de laisser mourir en nous, nous pouvons nous sentir appelés par des choses totalement différentes, voire même ressentir une attirance encore plus forte envers des choses que nous nous étions jusqu’alors refusées. Bien loin de la lutte, accepter ces évolutions de mission de vie permet de s’ouvrir à une plus grande fidélité à soi.

La continuité dans la rupture

Comme je l’ai déjà expliqué, la mission de vie ne fait pas référence à un métier que nous serions appelés à exercer ou encore à une tâche particulière, mais plutôt à un apprentissage que nous devons faire et qui nous permettra d’aller un peu plus loin dans notre autonomie émotionnelle et la reconnaissance de notre auto-suffisance.

Par auto-suffisance j’entends le fait que, bien que nous soyons bien évidemment en lien permanent avec les autres, nous évoluons d’une certaine manière dans une salle pleine de miroirs au sein de laquelle chaque personne vient nous confronter à des choses que nous devons travailler, ou tout simplement nous montrer notre propre évolution.

Cela se remarque aisément au niveau sentimental par exemple où chaque nouveau partenaire et le bien-être qu’il apporte au sein de notre vie sont en lien direct avec l’état du lien intime que nous entretenons avec nous-mêmes : je ne peux pas être pleinement aimé si je ne m’aime pas, tout comme je ne peux pas attirer à moi un être qui sera prêt à s’engager si j’ai en moi des barrières conscientes ou non qui me font craindre un profond et total abandon à l’autre.

Donc lorsque nous intégrons que nous devons vivre pour nous en prenant en compte nos propres besoins avant tout, nous devenons capables de nous emplir de notre propre présence et d’être totalement indépendants des personnes qui nous entourent, desquelles nous ne faisons plus dépendre notre propre bonheur.

Ainsi, chaque nouveau positionnement que nous adoptons crée une rupture avec l’identité que nous endossions la veille, tout en répondant à une logique d’évolution, une continuité dans notre éveil à la vie.

C’est en ça que l’évolution de notre mission de vie, même si elle peut nous amener à rompre de façon nette avec des situations du passé, est une rupture dans les faits, mais une continuité dans notre propre processus d’évolution.

L’affirmation de notre personnalité

Les évolutions de mission de vie se manifestent souvent par des changements d’orientation et une réévaluation de nos propres besoins.

Ce qui était jusqu’alors s’avère moins réjouissant, comme si une pièce du puzzle manquait, que l’existence sous certains aspects sonnait finalement faux.

Cela s’explique par le fait que l’être, grâce à sa propre évolution, sent qu’il ne peut plus se satisfaire de ce qu’il a jusqu’ici mis en place. Il va donc rechercher à s’adapter aussi bien d’un point de vue vibratoire que factuel à ces nouvelles énergies et envies qui le traversent.

Lorsqu’il résiste il peut être entraîné dans une nuit noire de l’âme et perdre l’envie, le goût de vivre, tout simplement parce que sa personnalité en l’état actuel ne correspond plus au monde matériel, incarné qui l’entoure.

On peut en fait parler d’évolution spirituelle

Dans ma définition des choses, la spiritualité est le voyage intérieur qui mène à la reconnaissance de soi, aussi bien dans notre dimension spirituelle que dans la matière.

Donc à mesure que nous avançons dans ce voyage et que nous prenons conscience de nos propres limitations intérieures, chaque occasion de transformer notre réalité est en fait un cadeau de la vie, un moyen pour elle de nous dire que nous avons suffisamment progressé pour être désormais prêts à aborder une autre étape, à gravir la prochaine marche.

Lâcher les résistances

S’adapter avec brio à une évolution de mission de vie n’est pas compliqué dès lors qu’il existe chez l’être une acceptation de lâcher l’ancien pour renaître à ce qui vient.

Notre ego nous pousse à sans cesse nous identifier à ce qui nous est connu, à ce que nous interprétons comme étant des repères et que nous pensons contrôler. Je dis « penser contrôler » car la réalité est que rien n’est jamais vraiment acquis donc les sécurités que nous bâtissons nous rassurent, mais ne sont pas nécessairement éternelles.

Lorsque l’on décide par exemple de réinventer notre vie professionnelle, ou de lâcher une histoire sentimentale qui ne nous nourrit pas profondément, nous sortons de notre zone de confort, ou en tout cas d’un terrain connu, pour nous confronter à ce qui n’est pas maîtrisable. Deux possibilités s’offrent alors à nous : l’abandon à cette nouvelle tranche de vie en s’accrochant intérieurement à l’élément de départ qui nous a poussés à vouloir changer les choses ; ou au contraire la résistance face à cette nouvelle étape, souvent par peur.

Cette résistance peut être partielle (mettre en place quelques changements mais garder encore un peu d’ancien, donc d’une certaine manière refuser d’ouvrir grand la porte à la nouvelle situation dans son intégralité), ou totale : ne rien faire du tout. Dans les deux cas, elle bloque l’évolution.

Surmonter la peur

La peur fait partie des émotions les plus difficiles à dépasser pour l’être humain, la plus paralysante.

Mon parcours de thérapeute m’a pourtant prouvé que bien souvent, elle n’est pas justifiée car nous oublions que pour la plupart des choix qui se présentent à nous, il y a presque toujours une issue de secours dans le cas où tout ne se déroulerait pas exactement comme nous l’espérons.

Ainsi, poser sur papier le changement que nous aimerions amorcer et envisager dès le départ quelles seraient les possibilités de rebond si tout ne tournait pas exactement comme prévu, permet de regarder les choses exactement telles qu’elles sont, avec davantage de hauteur.

Cela implique de dépasser cet attachement viscéral à la facilité et à l’immédiateté que de nombreuses personnes nourrissent, pensant que ne rien faire est toujours mieux que de devoir se battre un peu, mais ça permet souvent de se responsabiliser de manière encore plus grande face à sa propre vie en intégrant bien que les seules possibilités de changement sont celles dont nous sommes les initiateurs.

Lorsque j’ai quitté ma vie de juriste pour partir à Bali, j’avais peur. Mais en prenant plus de recul, j’ai réalisé que si jamais les choses tournaient mal il me suffisait de revenir. Certes, tout n’aurait pas été facile les premiers temps, mais j’étais prête à prendre ce risque et ainsi m’épargner de me demander toute ma vie « et si j’étais quand même partie ? ». C’est aussi comprendre qu’il n’y a jamais d’échecs, juste des étapes qui nous permettent d’affiner notre projet de vie et la connaissance de nous-mêmes.