Femmes actives, arrêtez de choisir !

Femmes actives, arrêtez de choisir !

Mère et femme active, ceci n’est pas un choix mais une possibilité qui s’offre à toutes les femmes. Loin du stéréotype de la mère débordée, il est possible de sortir du sacrifice de son épanouissement personnel et de gérer tous les aspects de sa vie dans l’équilibre.


Je fais de nombreux choix dans ma vie, mais si une chose est certaine, c’est que j’ai toujours refusé d’entrer dans des cases et de me conformer à ce que l’on attend de moi, surtout lorsque cela touche à mon devenir.

Je refuse de choisir entre une vie de femme, d’épouse, de mère. Choisir entre mener une carrière brillante et avoir du temps pour moi. J’ai très tôt décidé que je voulais tout. Un point c’est tout.

Bien que les choses évoluent, il existe encore cette culpabilité permanente que la société fait peser sur les femmes, de ces exigences toujours plus importantes dirigées vers elle, de cette nécessité d’excellence implicite qui rythme toute leur vie. Et des choix qu’on tente de leur imposer.

Cela me peine lorsque des femmes que j’accompagne osent à peine dire qu’elles souhaiteraient entreprendre, se mettre à leur compte, parce qu’elles ont peur du jugement de leur mari, de leurs enfants, de la société. Peur de passer pour des égoïstes parce qu’elles veulent juste, elles aussi, se réaliser.

Cela me fait soupirer lorsqu’une femme de plus me raconte que lors d’un entretien on lui a demandé si elle comptait avoir des enfants dans les années à venir car cela risquerait d’être problématique (oui car au cas où vous ne le sachiez pas, l’accouchement provoque une dégénérescence neuronale irréversible).

Je souris de l’air surpris des hommes que je rencontre lors d’évènements de networking, où je me rends toujours habillée élégamment comme dans ma vie de tous les jours, lorsqu’ils comprennent que j’ai une société. Comme si la femme entrepreneure était obligatoirement masculine, les cheveux courts et portant un tailleur pantalon, noir ou gris de préférence pour se fondre dans la masse.

Nous avons tous et toutes la capacité de nous révéler dans différents aspects de notre vie. D’exceller à notre manière dans chacun d’eux. Et surtout, nous avons le droit de considérer que la vie peut tout nous offrir sans que nous ayons à forcément faire des sacrifices. Car chaque chose que vous essaierez de sacrifier, lorsqu’elle correspond à un besoin vital en vous, vous amènera à cette amertume cuisante que ressentent ceux qui, par peur, culpabilité, manque de courage ou tendance à sans cesse remettre leur vie à plus tard, doivent assumer jusqu’à la fin de leur existence, portant comme un fardeau le poids de ce qu’ils n’ont pas fait.

Trouver des solutions

On oublie souvent de prendre du recul, trop happés par le quotidien et ce que nous considérons comme étant des problèmes. Or, la règle est simple : notre pensée étant créatrice, plus vous focalisez sur une chose en la considérant comme un poids, et plus elle en prendra la couleur. Et si vous considériez la vie comme un jeu et appreniez à contourner vos difficultés, non plus en les considérant comme telles mais plutôt en recherchant toujours quelle solution concrète vous pouvez trouver pour changer les choses ?

Une des questions que je pose beaucoup à mes consultants est : concrètement, que pouvez-vous faire pour changer ça ? Et la réponse est presque à chaque fois : c’est vrai que je ne me suis pas posé cette question. Et le souci vient de là, la plupart des personnes ne sont pas entraînées à rechercher automatiquement les solutions au lieu de s’apesantir sur ce qu’elles considèrent être un problème.

Trop souvent, on prend les choses à l’envers : on pense que l’on doit organiser sa vie en fonction de ce qu’elle nous permet de faire et des circonstances extérieures car on estime ne pas avoir de prise sur notre réalité. Donc on attend un prétendu « bon moment », on se trouve tout un tas d’excuses pour ne pas avoir à prendre de décisions, on reporte. Et au final, on ne fait strictement rien et les mois, les années passent et on en est toujours au même point.

Or, la réalité est que l’on doit organiser notre vie en fonction de nos projets, de nos objectifs. Si vous ne vous astreignez pas à vous libérer du temps dans votre vie de mère pour travailler sur vos projets professionnels, ce temps ne va pas se libérer tout seul par l’opération du Saint Esprit. Tout vient toujours d’une décision et d’actions mises en place pour s’y tenir, comme un contrat que l’on passe avec soi-même.

Combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux ou devant la télé ? Combien de temps passez-vous à vous morfondre ? Comment pouvez-vous vous réapproprier ce temps pour en faire quelque chose de constructif ? Là est la question.

Le débat de la maternité

Depuis quelques années on assiste à l’affrontement entre deux clans sur les réseaux sociaux : le premier, celui des femmes actives, qui s’investissent dans leur activité, prennent soin d’elles et de leur alimentation, maîtrisent vie privée et vie professionnelle, ne sont pas débordées parce qu’elles font de leur temps ce qu’elles en ont décidé.

Le second clan, celui des mamans qui s’affichent clairement débordées par leurs enfants, publient sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles elles s’estiment fières d’être en pyjama toute la journée parce que selon elles, c’est ça la vraie mère : épuisée, sans vie sexuelle, ne faisant plus aucun effort pour plaire à leur moitié, de la purée de bébé dans les cheveux et des kilos en trop parce qu’elles ont donné la vie (et je peux vous assurer que ce n’est en rien une exagération). Ces dernières tournent en dérision les mamans prétendument « parfaites », tirées à quatre épingles, toujours à l’heure, dont les enfants mangent bio et sont polis, et qui trouvent en plus le temps de s’épanouir au travail et de faire du sport.

Mais n’est-ce pas hypocrite ? Est-ce normal de considérer que l’on ne peut être une « vraie » femme ou une bonne mère si l’on n’en porte pas sur soi les stigmates ? Et si la femme était un mix des deux ? Une femme capable de passer le dimanche en jogging, parfois débordée par ses enfants et ses contraintes personnelles, mais aussi active, distinguée, pleine d’énergie et épanouie dans chacun des rôles de sa vie ? Qui voulez-vous être ?

S’organiser

Clairement, il est impossible de mener tout de front sans organisation. Avec des « je verrai bien », on attend. Avec une organisation, on décide, on trie, on fait des choix, et on change les choses.

Alors Mesdames, comment pouvez-vous optimiser l’organisation de votre vie quotidienne pour vous libérer du temps à consacrer pour vos projets ? Qu’aimeriez-vous faire de votre vie professionnelle ? Comment pouvez-vous réaménager votre temps avec votre famille, pour être plus efficace ? Comment pouvez-vous ne pas avoir à faire de choix entre être personnellement et professionnellement épanouie ? Qu’est-ce qui vous pèse et que vous pouvez changer, améliorer ?

J’ai tout entendu : « oui mais moi j’ai plusieurs enfants » ; « oui mais je ne peux pas travailler sur un projet personnel puisque je travaille déjà à temps plein » etc etc. Le fameux « oui mais », ou comment se créer des auto-sabotages pour ne pas avoir à changer. Tout comme « je ne peux pas ».

La réalité c’est que vous pouvez tout gérer. Oui, vous pouvez. Ca va vous demander de bousculer vos habitudes, d’imposer une participation active à votre entourage, de vous tenir à des engagements pris avec vous-même, de faire l’impasse sur des choses plus futiles pour vous concentrer sur l’essentiel, mais vous pouvez. Si vous voulez vraiment. Et si vous ne le faites pas, c’est que vos projets ne sont pas suffisamment importants pour vous, ou qu’une partie de vous trouve des bénéfices secondaires à continuer à considérer que sa vie ne lui permet pas de faire certaines choses. Une peur de l’échec peut-être ?

Faire de son mieux

Personne n’attend de vous la perfection. Ni que vous réussissiez tout du premier coup. Tout sacrifier pour vos enfants ne fera pas d’eux des êtres plus épanouis que d’autres, parce que ce qui compte c’est la qualité du temps que l’on accorde aux autres, celle-ci dépendant de notre propre degré d’épanouissement personnel.

On devrait tous tenir un carnet d’objectifs au sein duquel on décrirait ce que l’on aimerait, aussi bien au niveau personnel que professionnel. Et faire en sorte que chacune de nos actions au quotidien soit conforme à ces souhaits.

Parce que se permettre d’être une femme épanouie à tous les niveaux, qui ne choisit pas de sacrifier un pan de son existence, c’est se respecter profondément. C’est inspirer les autres. C’est montrer à ses enfants que tout est possible et qu’on peut tout avoir, donc leur permettre aussi de croire encore plus en eux.

Alors bien sûr il y a des moments de vie lors desquels vous devrez faire plus de compromis que d’autres, que ce soit au niveau personnel ou professionnel. Mais l’important est de toujours rééquilibrer la balance : si à un moment de votre vie vous êtes moins disponible pour votre famille parce que vous lancez un projet professionnel, faites en sorte que les moments que vous partagez avec elle soient vraiment de qualité en étant totalement présente, et plus tard vous rééquilibrerez les choses. De même, si à un moment vous devez être plus présente pour vos enfants parce qu’ils en ont besoin, réorganisez les choses ou entourez-vous de manière à ce que votre vie professionnelle continue à tourner. Mais comprenez bien que le sacrifice est un choix que vous faites.

Enfin, si vous êtes totalement épanouie en tant que mère au foyer mais que vous avez le sentiment de ne pas avoir de temps pour vous, là aussi réorganisez-vous : comment pouvez-vous libérer quelques heures par semaine à ne consacrer qu’à vous pour vos loisirs ? Comment pouvez-vous regrouper vos tâches ménagères à un certain moment pour pouvoir vous épanouir autrement à d’autres ? Encore une fois, l’organisation est la clé.

Un dernier mot car elles ne sont pas à oublier, si vous êtes une femme sans enfants, vous pouvez aussi faire un diagnostic : avez-vous le sentiment de profiter vraiment de votre temps ? De le dédier à des choses qui vous font plaisir et vous épanouissent ? Vous rendez-vous heureuse ?

Je crois en la femme qui se sent libre d’être qui elle veut, comme elle veut. Qui assume d’avoir besoin de penser à elle et d’exister autrement que dans la nécessité de satisfaire les besoins des autres. Qui se donne le droit d’être sexy et douce, mais aussi d’imposer son autorité naturelle quand c’est nécessaire. La femme illimitée qui ne rentre dans aucune case.